Ultrachic Girl

Par une froide nuit de printemps, alors que les éclairs déchirent le ciel, que la lune se cachent derrière de sombres nuages et que les étoiles n'éclairent plus, une jument met bas. Cette jument était vénérée de tous, elle était parfaite et tout le monde l'aimait. La pauvre s'était faîtes saillir de force. Tout le monde l'avait soutenue, l'avait aidée... Mais, même si personne ne le disait, aucuns ne voulaient de la petite.
La mise-bas se passa on ne peut plus mal. La pouliche était intacte et avait bu le premier lait, si indispensable à sa survie. Sa mère débordait d'affection pour elle et Ultra se dit que la vie, ça devait être bien. Que tout serait toujours rose, que tous les chevaux étaient aussi gentils. Et que sa mère serait toujours à ses côtés... Malheureusement, la vie en avait décidé autrement. Et la mère, épuisée par l'effort qu'elle avait fourni en mettant bas, se savait condamné. Mais elle allait mourir heureuse. Elle appela le reste du troupeau et leur fit jurer de bien s'occuper de sa fille. Puis elle leur demanda de la laisser seule avec la petite alezane. Avant de s'éteindre, elle lui souffla à l'oreille :

"Soit forte Ultra, quoi qu'il arrive. Je t'aime..."

Ce fut les dernières paroles de cette jument, qui mourut le sourire aux lèvres. Ultrachic Girl n'oublia jamais ces paroles. En larmes, elle retourna voir le reste du troupeau. Les autres juments, ne voulant pas manquer à leur parole, nourrirent la petite. Mais elles la traitaient comme une moins que rien et personne ne l'aimait. Sa mère avait été parfaite : elles voulaient que sa fille le soit aussi. Elles la battaient, lui hurlaient dessus à longueur de journée. Elle ne faisait jamais rien correctement, les autres poulains se moquaient d'elle... Les autres haïssaient son caractère, pourtant identique à celui de sa défunte mère. Mais les autres, aveuglés par leur haine envers elle, ne s'en rendirent jamais compte. Et un jour, ces traîtresses en eurent marre d'elle. La jument dominante s'approcha et dit :

-Tu es grande maintenant. Pars.

Mais le petite ne voulait pas. Même si elle était en manque d'affection, elle considérait ces juments hostiles comme sa seule famille. Et ce fut à coups de dents et de sabots qu'Ultra fut chassée. Elle était sevrée depuis quelques mois déjà mais n'était pas prête. Non, pas encore. Mais elle n'avait plus le choix et commença à errer, seule, n'osant pas s'approcher des autres. Son seul refuge était de parler à sa mère. Même si celle-ci était morte, Ultra continuait de lui parler en espérant que, là où elle était, elle l'entendrait. Les autres chevaux qu'elle rencontra n'était pas aussi exigeants que son ancien troupeau : mais la petite l'ignorait et elle s'adaptait à chaque caractère qu'elle rencontrait, abandonnant sa personnalité. Elle n'est elle-même que lorsqu'elle est seule. Et elle a honte, toujours. Car sa mère lui a dit d'être forte, d'être courageuse, mais tout le monde la rejette. Enfin, son ancien troupeau. Car elle a toujours fuit ceux qu'elle rencontrait, abrégeant les discussions et prétextant qu'elle était attendue et qu'elle devait partir. Elle partait alors, en larmes, galopant vers l'horizon. C'était un mensonge. Personne ne l'avait jamais attendue. Et sa mère, elle l'attendait, quelque part là haut ? Heureusement que la pouliche ne savait pas que le suicide existait sinon elle ne serait plus de ce monde depuis bien longtemps. Au terme de nombreux mois de solitude, elle arriva sur WL.