Sujet énorme .. O.O

. One Way galopait à perdre haleine. Galoper, galoper, galoper afin d d'oublier. Afin d'oublier tout, tout ce qui l'entoure, ce qui encombre son esprit. Elle ne se concentrait plus que sur une seule chose : trouver la limite, et la repousser, toujours plus. La petite jument avait les naseaux fortement dilatés. Sa crinière épaisse voltigeait autour d'elle, créant un espèce d'halo qui entourait sa tête. Son abondant toupet était plaqué sur son œil gauche à cause de la vitesse. Son œil droit était à moitié fermé. Comment voyait-elle alors ? Comment se fait-il qu'elle ne tombait pas, ne trébuchait pas? Elle sentait les choses, de toutes sortes de manière différentes. Elle avait appris à vivre comme cela. Sa vue n'était plus que facultative, puisqu'elle était défaillante. Son ouïe s'était alors développée, plus que chez les autres chevaux, ainsi que son odorat. En outre, elle avait le pied sûr, et un équilibre hors du commun. Tout cela lui permettait donc de galoper les yeux quasi fermés. Mais revenons en à sa description. La petite jument avait l'encolure tendue, située quelque part entre l'horizontale et la verticale. Ses membres martelaient le sol à une vitesse hallucinante. Ils allaient si vite, qu'elle ne semblait plus toucher le sol. On aurait carrément pu dire qu'elle volait. Son allure était souple, et ample. Elle ne semblait faire aucun effort, simplement glisser, comme ça, tout naturellement. Ses muscles roulaient sous sa peau, mais elle n'était pas une petite boule de nerf non. Elle semblait faite en acier certes, mais ses muscles étaient fin et allongés. Son petit corps svelte était parcouru de cicatrices divers, trace des combats qu'elle devait mener pour survivre. Sa robe était d'appelation grise, mais en réalité c'était un mélange de couleur : blanc surtout, gris un peu, quelques touffe de beige, mais on n'aurait su dire si ces dernières étaient des touffes naturelles ou si c'était la crasse, la boue, la terre qui s'était accumulée au fil du temps et qui était si incrustée qu'elle ne partait guère même après un bon bain. Voilà à quoi ressemblait plus ou moins notre petite jument. Au fur et à mesure que la distance qu'elle parcourait augmentait, une fine péllicule de sueur venait recouvrir les cuisses, le ventre, l'épaule, l'encolure et le poitrail de la jument. Le vent sifflait à ses oreilles tandis qu'elle allongeait l'allure toujours plus. Son souffle devint profond, fort. Elle savait que si elle s'arrêtait elle allait s'écrouler par terre. Alors elle continua encore et encore. Puis finalement, elle arriva à l'orée de la Forêt Bleue.

.x. Le changement d'atmosphère si brusque l'interloqua. L'air semblait saturé de détergeant, produit chimique adoré par les humains. One fut forcée de ralentir l'allure, ne pouvant suporter cette odeur plus longtemps. Elle passa au trot, puis au pas, puis s'affala sur le sol, comme elle l'avait prévu. Combien de kilomètres avait-elle parcouru ? Elle ne le savait guère. Tout ce qu'elle ressentait en ce moment c'était d'horribles crampes dans ses membres. Elle savait par instinct que si elle ne se relevait pas maintenant, elle ne pourrait plus se relever, car après un effort aussi colossale, il ne fallait jamais s'arrêter brusquement. Elle se força donc à se relever péniblement, puis se remit en route. Elle grimaçait à chaque pas, maintenant que la douleur de l'effort qu'elle venait de produire commençait à se faire sentir. Mais la jument oublia vite la souffrance. En effet, douleur et souffrance étaient choses courantes dans sa vie, depuis son âge le plus tendre. Elle se focalisa alors sur le lieu qui l'entourait. Les arbres ressemblaient à de longues barres de fer, et leur écorce était bien étrange : elle était huileuse, pâle et lisse. Toutes les plantes étaient d'une couleur bleue. Même la lumière était bleue, si bien qu'on ne pouvait dire s'il faisait nuit ou pas. One Way continua à s'enfoncer dans les bois, toujours plus profondément. Une brume épaisse l'enveloppa, humidifiant son corps déjà trempé par la sueur. Cette forêt semblait totalement déserte, on ne repérait pas la moindre trace d'une âme vivante, même pas des insecte ou des lapins. L'odeur âcre et désagréable emplissait les poumons de la jument. Malgré tout le temps depuis lequel elle est sur WH, One n'était jamais venue ici. One avait l'aspect d'un fantôme, d'une âme errante en ce lieu désolé. Sa robe blafarde et la brume qui l'enveloppait, en plus de sa carrure frêle renforçait cette impression. Elle fut terriblement surprise lorsque devant elle, elle aperçut une silhouette se dessiner. Qu'est ce qu'un équidé venait fichtre ici ? Et pourquoi n'avait-elle pas sentit son odeur ? Sans doute à cause de cette senteur nauséabonde. One Way resta sur ses gardes. Elle en connaissait guère les intentions de cet individu. Il pouvait être hostile comme amicale, mais mieux valait se méfier, surtout en un lieu pareil. L'étalon n'esquissa pas un mouvement. One s'arrêta elle aussi. Elle s'arrêta et murmura d'une voix à peine plus audible qu'un murmure, mais dans ce silence absolu, le moindre son semblait résonner infiniment :

" Je vous salue..."

.x. La petite jument avait toujours respecté les codes de politesse, même avec les ennemis. Quoi de plus barbare et ridicule que les grosses brutes au language guère plus développer que : tuer, venger, gagner,... et bien d'autre dans le même champs lexical. De plus il se pourrait qu'un maniaco depressif lu isaute dessus rien que parce qu'elle ne l'avait pas salué.